Dimanche 31 août avait lieu à Vichy un triathlon distance Ironman permettant d’enchainer 3,8 km de natation suivi de 180 km de vélo et de terminer par 42 km en course à pied. Nous étions 3 triathlètes du Laval Triathlon Club, Clarisse Lemaitre, Christelle Moreau et moi (Éric Bertin) à, participer à cette course. Pour Clarisse et Christelle, cela était leur première expérience sur une telle distance alors que je me lançais sur mon 14e. |
Une arrivée sur les lieux quelques temps avant, aura permis d’apprécier la qualité des différents parcours :
- la natation se déroulait dans la magnifique retenue d’eau de l’Allier (2 boucles de 1900m avec une sortie à l’Australienne),
- le circuit vélo, très roulant dans la campagne environnante sur deux départements (Allier et Puy de Dôme) avec leur beaux paysages, était composé de 2 boucles de 90km. Parcours plat sans difficulté particulière si ce n’est qu’il fallait toujours pédaler sans avoir de possibilité de récupération et que le revêtement sur certaines portions n’était vraiment pas de bonne qualité,
- le parcours à pied, constitué de 4 boucles de 10,5km, faisait le tour du plan d’eau et un passage en ville dans le parc des Sources, sous les Arcades et devant l’Opéra permettait aussi de traverser les magnifiques parcs de Vichy. De très nombreux spectateurs le long du tracé ne ménageaient pas leurs encouragements auprès de la multitude de triathlètes.
Je reconnaissais l’intégralité de la boucle du circuit vélo le jeudi matin et retrouvait Christelle ensuite pour enchainer sur la càp. Alors que Christelle faisait entièrement le circuit, je faisais retour après ? d’heure.
La pluie du vendredi aura permis de visiter la ville et surtout de faire quelques courses dans le village des exposants sur le site de la compétition.
Le vendredi en fin de journée, Clarisse, accompagnée par Laurent TRIQUET et Franck PATTIER, nous rejoignaient. Nous retrouvions aussi ce soir-là nos amis Mayennais du MASTRIA à la pasta-party et faisions déjà les pronostics de course (chambrage en prime).
Le samedi matin une petite sortie vélo lançait un réveil musculaire bien soutenu. Après, la préparation des sacs de transition et du choix des matériels à mettre dedans a fini de nous réveiller complétement. Un dernier petit nettoyage et contrôle mécanique du vélo nous amenait à l’heure du déjeuner. L’après-midi, avant le dépôt des vélos et des sacs de transitions, Christelle et Clarisse, inscrites dans la catégorie PRO (involontairement pour Christelle), étaient conviées à une interview par l’organisation. Caméra et micro n’ont pas entamé leur bonne humeur et sérieux : des PROS quoi !
Sérieux que tout triathlète affichait en venant déposer son matériel dans les airs de transition l’après-midi. La course était déjà dans les esprits : reconnaissance de la sortie natation, des différents circuits à faire pour récupérer ses sacs, entrées / sorties pour le vélo et la càp et surtout la « finish line » qui devrait clôturer en apothéose la longue journée du lendemain. Michèle ROBERT et Anne ROUSSEAU nous faisaient la surprise d’être aussi présentes en venant à Vichy pour nous encourager.
Une mini pasta-party s’organisait alors samedi soir sur le lieu de notre séjour.
Dimanche : réveil à 4h45. Petit déjeuner, derniers préparatifs et check liste : remplissage des gourdes OK, vérification des gels et des barres OK, lunettes de natation OK, bib OK, combinaison OK, tenues OK, papier … toilette OK, ………. OK ….. OK …… OK. Bon tout est OK, on peut y aller, direction Vichy et le grand parking à côté du site quasi rempli à notre arrivée à 5h50. Dans une certaine douceur encore estivale, nous allons tous les 3 rejoindre notre propre vélo : regonfler les pneus, positionner gourdes et nourriture, contrôler la mise en route du compteur, préparer le bon pignon pour le départ et refaire encore une fois dans la tête les différents trajets de transitions.
L’heure de départ approchant, il fallait mettre sa combinaison et rejoindre de la ligne de départ. Encore quelques encouragements de réussite entre nous et on se jette à l’eau (19°). Chacun part de son côté et essaie de se faire une place à l’endroit où la décision avait été prise de se positionner.
7h00 – Enfin le départ : la pression et le stress vont pouvoir s’évacuer. A côté, sur l’hippodrome, les montgolfières se préparent et avec stupéfaction j’en verrai passer une juste au-dessus de moi (2 m) sur le début de la deuxième boucle. Petite anecdote : lors du briefing, il avait été signalé qu’après la sortie à l’australienne le retour dans l’eau pouvait se faire en sautant car il y avait 5 m de profondeur à cet endroit-là. Ce qui avait été omis, c’est que les 5m se trouvaient à plus de 2m du bord : je me suis retrouvé debout avec de l’eau à la taille.
Pas de problème à la sortie de l’eau et on rejoint la zone de transition pour récupérer le sac vélo. Le retrait de la combinaison, l’habillage et la récupération du vélo ainsi que la sortie se font sans encombre.
Je ne connais pas mon temps natation mais ce qu’il y a de sympathique c’est qu’il y a encore beaucoup beaucoup de vélos. Ce qui est moins gratifiant, c’est que j’ai oublié que le half faisait la course aussi ce matin et que c’était leurs vélos. Bon temps pis.
Dans la petite montée du 4e kilomètre certains sont déjà à la peine. La préparation de l’Altriman me permet d’avaler (ou d’engloutir, c’est comme on veut) les quelques petites bosses des 25 premiers kilomètres de la boucle. En revanche sur le plat, quelques avions de chasse passent en formation serrée : en regardant les dossards, on s’aperçoit que le half ne doit pas avoir les mêmes règles de course que le long. Je n’ai aucune idée de la place que je peux avoir et je fixe simplement le compteur, voulant respecter les temps que j’envisageai en vélo. Seul bémol à cette légère euphorie, je vais perdre deux fois ma gourde dans laquelle j’ai le matériel pour réparer : elle est trop légère et ne tient pas dans le porte de bidon. Je la perdrai 2 fois et m’obligeant de mettre le tout dans les poches arrières de la tri-fonction. Sur le circuit nous retrouvons Michèle, Anne, Laurent et Franck à des endroits différents, mais toujours avec le même enthousiasme à nous stimuler.
Entame du 2e tour, retour sur la partie vallonnée et toujours pour certains des difficultés à passer ces petites bosses. D’ailleurs, je retrouve à ce moment-là des compétiteurs qui m’ont doublé sur la partie plate du 1er tour. Petit à petit, je compense mes piètres qualités de nageur par un vélo constant et commence à doubler de plus en plus de cyclistes.
Je ne saurais qu’après la course que Clarisse n’était pas sortie très loin de moi et qu’elle aussi suivait scrupuleusement son cahier des charges. Il en était de même pour Christelle, qui de son côté, prenait, en plus, le temps de déguster un sandwich au jambon. La fin de la deuxième boucle se passe sans encombre pour nous trois. Le soleil est arrivé et la température augmente doucement pour atteindre 23°. Christelle récupère 91 places, Clarisse 114 places et moi 215. Les jambes sont lourdes et l’on se demande si en course à pied elles vont répondre à cette nouvelle sollicitation. Par contre, pour Christelle, elle trouve cela bizarre de ne pas avoir mal aux jambes.
Des toilettes occupées me font prendre quelques minutes d’attente. Pendant ce temps une furie d’un relais vélo se jette sur son coéquipier pour lui mettre la puce à la cheville, bousculant allégrement et avec moultes vociférations un bénévoles qui tentait de l’orienter vers le circuit pédestre.
Les sensations sont là et le rythme aussi, je me sens soulagé. Je clos la 1ère boucle en un peu moins de 50mn. Surpris, je maintiens la cadence sur la deuxième partie. Mais je paie cash cette allure avant la fin et je me trouve pris d’une fringale : un très long arrêt au ravito me permet de reprendre des forces : bretzels et coca sans modération me donneront un coup de fouet et me feront limiter la casse. Je reprends la main et entame la dernière boucle avec un regain de tempo car j’apprends que je suis dans les temps d’un 10h15. Mon meilleur chrono était à Barcelone en 10h37.
Nous passons par trois fois dans le petit stadium organisé pour l’arrivée. Les spectateurs sont présents tout le long du circuit et les encouragements nous portent. Le parcours est agréable et alterne zones ombragées et ensoleillées. Les ravitos sont copieux et servis par des bénévoles toujours souriant et pleins de flatterie.
Laurent m’apprend que Clarisse n’est qu’à ? heure derrière et Christelle 1h15. Je suis content car à ce moment là, ayant découvert la force de caractère qui les anime, je sais qu’elles seront finishers et dans les temps souhaités.
Je double deux triathlètes du MASTRIA et termine le marathon en 3h45. Je (Éric) passe l’arrivée en 10h18, 90e et 4e dans mon groupe d’âge.
Clarisse ne retrouve pas l’endroit où étaient stockés les ravitos personnels et ne peut donc pas récupérer ses gels qui lui feront défaut sur la fin du parcours, lui faisant perdre aussi de précieuses minutes. Elle affichera cependant un marathon en 3h52 et terminera la compétition en 10h48, à la 172e place, 9e féminine et 4e française. Christelle, tel un métronome, affichera à son compteur des tours réguliers (57mn, 1h02, 1h02, 1h03)lui faisant réaliser un marathon en 4h05. Elle prendra la 394e place en 11h56.Toutes les deux inscrites dans la catégorie Elite seront appelées le lundi matin pour montées sur le podium et recevoir leur trophées.
La course terminée tous les triathlètes se retrouvent dans la zone athlète pour le ravitaillement de fin de course : salades composées, crêpes, pizzas, quiches, gâteaux divers, multitudes de boissons. De quoi se refaire une santé et retrouver son poids de départ. L’endroit est propice aussi à refaire la course, retrouver ceux qui nous ont accompagné, précédé ou suivi sur les différents circuits, attendre avec impatience ses consœurs de club ou connaissances des club voisins, se faire beau (douches mais froide), se détendre (massages et manipulations). De quoi rester jusqu’au bout de la nuit sans s’en rendre compte.
