Il est l’heure de raconter mon expérience Natureman. On m’avait vanté la beauté du paysage et la qualité de l’organisation de cette épreuve. Le parcours vélo y est apparemment sélectif, encore plus cette année, alors j’en ai fait mon objectif 2018 en fin d’année dernière. Arrivé sur place, les comptes Instagram de mes compères lavallois n’avaient pas menti : c’est beau. Côté météo, il fait super beau, et un poil plus que 20 degrés, conditions en théorie parfaites donc.
L’avant-veille, séance natation de 320m (quota mensuel atteint) et récupération dossard. Premier couac, on me refile un sac modèle féminin. Je me dis que je pourrai peut-être partir avec la première vague, mais non…
La veille, je vais voir le départ du M, il fait beau et bon. Je rentre au logement et part faire un dernier check-up vélo, je pars sans cardio en me disant « tranquille » et j’arrive sur un petit col. J’oublie que c’est cool et je parviens au sommet respirant comme une vache, classique… Le soir, je décide d’aller reconnaitre le parcours vélo, mais en voiture. 90kms de gorges du Verdon et 2 heures 30 plus tard, je rentre. Aucun doute, le parcours est magnifique et exigeant. Ça va être génial.
Sauf que, annonce de l’orga Natureman, le lendemain, il est annoncé de la pluie, beaucoup de pluie. La coupe du monde de drafting habituelle pourrait se transformer en coupe du monde de rafting… Bref, il est temps d’aller vérifier une dernière fois ses affaires et d’aller dormir.
Lendemain matin 6h00 : réveil.
6h05 : café trop fort, fromage blanc trop blanc, céréales sans goût et jus multivitaminé pâteux.
6h25 : pause technique et lecture de l’annonce Natureman : pas de boucle vélo de 90 kms à cause de la météo, mais 2 boucles de 25 kms sur les seules routes que je n’ai pas reconnues la veille
6h45 : départ
7h00 : embouteillage, pluie battante, éclairs dans le ciel
7h15 : sortie voiture
7h40 : installation vélo et éclair de génie, je demande à mon NaturemanSupporter2018 d’aller chercher les chaussures de trail dans la voiture vu le temps
7h50 : annonce de l’orga qui redécale une nouvelle fois les horaires de départ
8h10 : je sors enfin du parc, combi et bonnet de nat’ enfilés. Il pleut tellement que j’ai plus l’impression de nager que de marcher. Je rejoins mon assistance (Cédric et Julien) et on regarde l’apocalypse se dessiner
8h15 : départ femmes, sans moi, ni mon sac
8h30 : départ, sans échauffement, sans briefing, CA Y EST, C’EST PARTI !!!

Le format est donc modifié pour devenir 2000m/50kms/19,5kms.J’avais annoncé une nat’ en 40 minutes, je patauge comme je peux au milieu des 850 autres pirates à l’abordage de la première bouée. Je regarde ma montre à la sortie en sautillant sur les galets : 39’57 (la prochaine fois, j’annoncerai 24 minutes…). Il est l’heure de retrouver le vélo, facile, en bout de rangée, comme d’hab. Transition pas trop dégueu en prenant le temps d’enfiler une veste avec la pluie qui tombe toujours à plein. Il est maintenant temps de jouer les équilibristes sur le vélo et de rentrer au parc sans glissade dans le maquis. Opération réussie, 200 places de gagnées environ, et 2 nouveaux bidons tous beaux tous propres. Troisième opération, enfiler les chaussures de trail (merci Julien) et continuer la remontée. Il pleut de moins en moins, mais le mal est fait, 1/3 du parcours est devenu marécageux (épreuve de la boue façon Fort Boyard). Pas besoin de bracelet ni de collier pour compter les tours, suffit de regarder les mollets des athlètes, et les bras des maladroits. Ça grogne un peu et ça se salit beaucoup, on se croirait aux corpos !
J’avais annoncé un temps de 4 heures, +/- un 1/4 d’heure, sans quoi il y avait un gage. J’arrive sous l’arche au niveau des couvertures de survie ambulantes en 4h17. Pas de scrupule, mon assistance se transformera moins de 24 heures plus tard en apprentis barbiers afin d’améliorer mon aérodynamisme…
RDV au Natureman 2019
Erwan Pelan