Swissman 2023 pour Erwan

15–22 minutes

Après avoir participé en 2018 au Swissman en tant que « supporter » aux côtés de Julien (Côme, ancien président du LTC), vu les paysages et la performance XXL à réaliser pour arriver au bout de cette épreuve, je souhaitais à mon tour tenter ma chance et participer à cette course hors-normes.

Pour recadrer un peu, le principe est globalement le même qu’au Norseman, soit un triathlon Ironman « Xtreme » qui comporte : 🏊 natation en ligne droite (autant qu’on le peut du moins) sur 3800m, 🚵‍♂️ de la bicyclette montagneuse pendant 180 kilomètres et enfin 🏃‍♂️ un marathon qui n’a trop rien de plat. Et la petite subtilité : les 8/9 derniers kilomètres sont en pente (très) raide jusqu’à la ligne d’arrivée. Le slogan de l’épreuve est d’ailleurs « From the palm trees to the eternal ice ». Le ton est donné donc…

Et la grosse subtilité (qui selon moi fait tout le « charme » et donne un côté aventure, et partage, à cette épreuve) : il n’y a pas de ravitaillement prévu par la course. Alors on peut jouer la carte autonomie complète, mais c’est chaud (au sens propre, en fonction des éditions, comme figuré). Non, c’est là que la notion de « supporter » intervient 👫 ! C’est à cette personne que revient la lourde tâche de préparer les ravitaillements, de se déplacer de point en point sur la course pour subvenir aux besoins de l’athlète, sans quoi le fait de voir l’arrivée s’annonce fort difficile (impossible même) ! Et d’ailleurs, il est même obligatoire d’être à deux (athlète et supporter donc) dans la montée finale, par mesure de sécurité.

Bref, pour avoir vécu ça, je souhaitais le faire à mon tour. Après 4 années d’inscriptions infructueuses, mon nom a été tiré au sort dès novembre 2022 🫵. Ne restait plus qu’à payer, planifier et de temps en temps à s’entrainer…

Arrivés avec mon binôme de choc (Gaëlle) dès le début de semaine (course le samedi), dans un cadre presqu’irréel par la beauté de ses paysages, nous avons pu repérer les différents points de ravitaillements (oui, il y a quand même des zones à respecter, même si dans les faits, j’ai pas vraiment eu l’impression que les autres équipes respectaient cette règle) et des bouts de parcours afin de procéder aux derniers ajustements et que tout se passe au mieux le jour J. De mon côté, ayant déjà visité les différents lieux, tout va bien, il y a beaucoup plus de tension de la part de ma (première) supportrice. A se demander qui va vraiment l’épreuve d’ici quelques jours ! 😬

La veille, on part de notre logement, situé proche de l’arrivée, pour se rendre à Ascona, tout proche de la frontière italienne. C’est une ville assez cotée sur les bords du lac Major (petit point d’eau de 65 kilomètres de long) dans lequel aura lieu la partie aquatique du triathlon qui arrive. Un peu plus de 200km à faire, où on emprunte la route de la partie cycliste en sens inverse. J’en profite au maximum pour repérer si le bitume est bon et m’éviter toute mauvaise surprise le lendemain mais… Quel décor !!! 🌫️🌬️ Brouillard absolu, on ne voyait pas à 30 mètres et il faisait 4 petits degrés en haut des cols… Heureusement, la course est prévue le lendemain et la météo est annoncée beaucoup plus favorable.

On croise tout de même des cyclistes en noir sans lumière qui montent les cols (et oui pourquoi pas ?! 😅). Nous parvenons finalement à Ascona, où nous attendent un soleil de plomb et quasi trente degrés de plus… ☀️🥵 Nous nous rendons sur le site de l’organisation pour récupérer mon dossard et les dernières instructions. Il fait beau, y’a 4-5 personnes de l’orga et bénévoles sous 2-3 barnums au milieu d’une étendue d’herbe, à côté, des badauds sont sur la plage en train de bronzer, c’est vraiment à la cool. Le triathlon (galette/saucisse) de Port-Brillet n’a rien à leur envier ! Tout est ok, mon anglais basique me permet de comprendre tout ce qu’on me raconte. Je récupère donc mon dossard, un bracelet pour moi et ma supportrice, un autre pour le vélo, une puce (« Not in the swim part ! Okkaaaayyy ? ») qui est censée donner ma position en temps réel (le même modèle que Patrick Balkany il me semble), un bonnet de bain et deux bidons.

Je vérifie le contenu du sac pour être sûr. Tout est okkaaayyyyy. Petit message sur le « mur » à l’effigie du Swissman histoire d’immortaliser ma participation, comme les autres athlètes. Puis direction le barnum des goodies à acheter et nous activons bien évidemment le mode « pigeon ». Maintenant équipés de casquettes, maillots et serviettes (il y aura même un buff par la suite) à l’effigie du Swissman (heureusement qu’ils ne vendaient pas de vélo ni de voiture…), nous lézardons quelque peu sur la plage afin de garder des forces pour le lendemain tout en observant de loin et discrètement les divers concurrents du lendemain. 😎

Et là, c’est fantastique ! C’est le concours du plus beau tatouage Norseman et Celtman, même genre de compétition avec les tee-shirts finishers de la célèbre marque qui menait avant au Saint Graal à Kona. Des demis-dieux grecs (et d’autres nationalités probablement) défilent torse nu avec des regards tout sauf avenants auprès des tentes de l’organisation. Avec mes tongs et ma tignasse de surfer 🏄‍♂️, ils ont dû rigoler (et pourtant j’en ai de la place sur les mollets pour y afficher des tatouages…).

Retour à l’hôtel, presqu’ultime vérification du matériel et préparation des ravitaillements pour le lendemain. On mange des pizzas face au lac dans un endroit calme et hop, au lit dès 21h30. La décision est prise, ce sera réveil à 2h20 ! 🤓🥳


Ca y est, c’est le grand jour. Etonnement, pas trop de stress et plutôt reposé de la courte nuit. Le petit déjeuner (enfin l’encas de la nuit, dirait Caradoc) passe bien, on met tout dans la voiture, on se rend sur l’aire de transition afin d’y déposer vélo et tout l’attirail nécessaire pour la partie cycliste. Nous sommes prêts à 3h45. Maintenant, petite marche d’une dizaine de minutes en direction du port et de son embarcadère (si quelqu’un veut se rendre sur place avec une petite cuillère, on peut sûrement y reconstituer 3 ou 4 tubes de NOK vues les quantités étalées sur chaque athlète !), où je quitte ma supportrice pour grimper dans le bateau à 4h10 👊🫡

Coup de klaxon du navire à 4h15 ⚓️ (les locaux résidant au port auront apprécié), applaudissements et sifflets de la part de tous nos accompagnateurs restés à quai (j’ai vécu ce moment tel un animal dans un zoo…) et ça y est, plus de retour en arrière possible. Je me retrouve avec tous mes compagnons du jour. Y’a plus vraiment de regard déterminé (chacun observe ses pieds aujourd’hui) et de démonstration de force, c’est plutôt un vaste ballet d’aller-retours vers les toilettes. Les femmes présentes ont des sourires plutôt sincères. Quelques hommes également, dont mon voisin de voyage avec qui j’entreprends laborieusement la conversation avec mon anglais mayennais. Celui-ci s’appelle Barney, est australien et ressemble plus à un deuxième ligne du XV des tongas qu’à un triathlète 🏉 (oui, c’est moi qui dis ça…). Il a un accent incroyable (j’espère qu’il écrit la même chose sur moi dans son récit) et je comprends à peu près une phrase sur quatre… 🙄

Bref, on discute comme on peut, on cherche du regard le point clignotant que nous sommes censés suivre pendant la partie natation afin de rejoindre l’aire de transition car la natation se fait en grande partie de nuit. On sent la nervosité autour de nous puisque personne n’est trop d’accord sur quelle direction suivre, et surtout, il n’y a pas de spot orange clignotant à l’horizon comme décrit dans le briefing. Après environ 35 minutes de voyage, le navire finit par nous débarquer sur une île quelque peu avant 5 heures et nous sommes invités, manu militari, à rejoindre la ligne de départ.

Enfin le spot orange clignotant s’allume et un « haaaaa » de soulagement parcourt notre assemblée néoprénée 🥳🥳. Une fois sur la ligne délimitée par des kayaks, le sempiternel « RECULEEEEZ » (GOOOO BAAAACK)(toujours rien à envier à Port Brillet…) pour 3 mètres à peine (et ça aurait pu largement nous profiter tout de même…) et enfin le signal, une cow-bell 🐄, retentit et la natation/journée commence pour de vrai.

Nous ne sommes que 250 partants, le départ est plutôt calme et nous évitons de nous gêner les uns les autres, du moins c’est ce que je fais. Il nous faut tout d’abord contourner légèrement une île avant de filer en ligne droite vers la lumière clignotante, sauf que… dès ce léger changement de trajectoire, nous nous retrouvons en plein lac (à défaut d’en pleine mer) et il s’avère que y’a beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP de vagues 🌊🌊. C’est pourtant en lac, mais celui-ci fait 65km de long. Il m’est alors compliqué de poser ma nage, de ne pas boire cet élixir aquatique (elle est bonne) et surtout de voir vers quelle direction aller. C’est vraiment la galère, je regarde un peu autour de moi et visiblement c’est la panique chez pas mal de monde, beaucoup sont en brasse et prennent de l’eau plein le museau 🫨😵‍💫.

Après quelques minutes compliquées, je décide de me faire confiance, j’ai plutôt une bonne orientation d’habitude en eau libre et quoi qu’il arrive, il faut bien avancer. Stratégie plutôt payante car je ne m’épuise pas à regarder 8 fois en avant d’affilée pour voir 1 seule fois la lumière et je peux donc nager un peu plus relâché. Sauf qu’en fait, pas vraiment, plus on avance, plus ça secoue. En gros, tant que je nage, ça va. C’est au moment de la respiration que ça se corse… Et il paraît que sur 3800 mètres, il faut le faire un peu. De temps en temps, quand je respire au creux de la vague (et je rappelle qu’on ne voie rien, il fait nuit), je prends la suivante plein face, et c’est tout sauf agréable. Un peu l’impression de me faire boxer sans modération d’un arbitre. Je m’apercevrai même à la partie vélo que j’ai saigné du nez… Sacré droite, ou gauche, j’ai rien vu, il faisait nuit 🥊.

Bref, en plus d’en prendre plein le pif, j’en ai clairement le mal de mer 🤢 et il faut forcer pour avancer, j’ai même l’impression de reculer par moments. Les sensations sont restées au bateau il semblerait. Enfin, la mer (enfin le lac) se calme quelque peu et on approche du signal lumineux. La fin est interminable et la sentence de la montre est cruelle, voire irrévocable, 1h36 pour un peu plus de 4300 mètres 🫣. Gaëlle m’attend à cette sortie d’eau et me rassure en me disant que c’est pareil pour tout le monde. Si la nuit était noire, il paraît que moi je suis bien blanc ! Je sors de l’eau dans le premier tiers quand même (ce sera confirmé plus tard, puisqu’en discutant avec d’autres athlètes qui visaient plus ou moins le même temps en natation que moi, certains ont mis 2 heures, et ils restaient encore la moitié des vélos au parc…). Il est donc l’heure de se changer et de partir sur l’épreuve qui normalement me plaît le plus !

Après une traversée d’Ascona et Minusio (la ville et sa banlieue où l’on roule en Porsche et Lamborghini) un peu merdique (plaques d’égoûts, virages sinueux et rapiècements de goudron dignes d’un technicien de par chez nous), nous nous dirigeons vers le nord pour prendre la route des cols. Je comprends très rapidement la raison des problèmes en natation. En fait, il y a un vent pas possible qui vient de la montagne et qui calme rapidement mes ardeurs. 💨💨

Le programme des 2 premières heure est simple : 3km de plat, un raidard à 8% pendant 500m et vent de face (et on répète). C’est plutôt épuisant, sachant que les jambes ne sont pas vraiment là après en avoir sans doute trop mis pour s’extirper de la partie aquatique, et mon estomac commence déjà à grogner contre les bidons et l’alimentation proposée. Enfin bref, je rejoins tant bien que mal le début de la montagne et commence donc aux alentours du 60ème kilomètre une montée progressive d’environ 40km pour atteindre le Gothardpass et ses 2106 mètres d’altitude. C’est là que la situation se complique pour tout le monde, les coups de pédales sont moins fluides et les visages tirés. Je double plusieurs athlètes et leurs disant « hello » suivis de leurs prénoms, presque tous nordiques, Sven, Sguei, Dominik, Klark et aucun ne daigne répondre ni faire un signe de tête (nous sommes donc sur du kØnardekØmpèt).🤬

Vraie difficulté de ce premier col, les 8 derniers kilomètres sont pavés et on ne peut pas vraiment dire que ça glisse tout seul, d’autant que le vent joue toujours son rôle de la plus belle des façons. Je n’ose pas regarder la vitesse en direct, de peur d’y voir des chiffres négatifs. On se retrouve également dépassé(e)s par moment par des cyclos (en avance puisque du samedi) qui ne font absolument pas notre folle épreuve et nous déposent littéralement (rhume assuré). Bref, le premier (gros) col se termine tant bien que mal, ma supportrice de choc m’attend en haut, pleine de vigueur elle (elle essaie tant bien que mal de m’en partager un peu mais je ne suis déjà plus trop à la fête), et me tend ma veste Orange&Noire pour la descente, car en haut, ça caille sévère avec le vent. 🥶

Dans la descente, à défaut d’avoir la 🍌, je me refais un peu la 🍒 et je laisse filer tout en me cramponnant bien aux cocottes car le vent est toujours de la partie et fait bien vibrer le vélo, ainsi que mon petit coeur. En bas, petite portion plate de 4 kilomètres où j’arrive enfin à ingérer quelques denrées et je profite du vent de dos en souhaitant qu’il dure un moment (vaste mensonge, ça a duré 5 minutes à peine) avant d’enchaîner directement avec le Furkapass. C’est la seconde difficulté du jour, 13 kilomètres à 7-8% de moyenne, le début en lacets (je trouve ça motivant personnellement d’atteindre chaque virage avant d’attaquer le suivant et ainsi de suite). Au bout d’environ 4 kilomètres, plus aucun lacets, on voit le col du bas et y’a plus qu’à pédaler vers l’objectif où nous attendent quelques névés sur les côtés. Je suis collé, mais au moins ici, y’a pas de pavé infâme. Y’a pas à dire, la vue est somptueuse, on se retrouve dans un espace hors du temps et complètement isolé (en faisant abstraction des 800 motos par minutes qui profitent de ce même espace), et à la vitesse à laquelle j’évolue, j’ai largement le temps d’en profiter… 😎

Arrivé en haut, je m’équipe à nouveau pour la suite : 9 kilomètres de descente puis 6 de montée, sans possibilité d’assistance. La descente est très rapide, la montée est pareille mais sans le « p ». Je donne à peu près tout ce que je peux pour parvenir en haut du Grimselpass en sachant que c’est la troisième et dernière vraie difficulté du parcours. Après cela, il ne restera « que » 45 kilomètres dont 25 en descente. Je profite du point d’assistance en haut pour me ravitailler quelque peu selon mes envies (absolument aucune) culinaires et je file ensuite en décidant de lâcher les 🐎🐎 dans cette descente. J’arrive en bas sans encombre, sur ma carriole et en pensant déjà à bien gérer cette dernière heure avant d’entamer la partie « course » à pied.

Enfin arrivé à T2, je retrouve Gaëlle qui est aux petits soins et motivée pour nous deux. Je me change, je mange et bois un peu et je pars vers la partie pédestre qu’il va clairement falloir gérer puisqu’à vélo déjà, c’était compliqué. Seul avantage, j’ai déjà fait toute cette partie lors de mon aventure 2018 avec Julien. 🤓

Je sais donc que, pendant 2 bornes pour commencer, il faut marcher parce que c’est vraiment raide, avant de retrouver une partie un peu plus roulante jusqu’au 8ème kilomètre. La partie raide passée, je me mets à courir (enfin c’est un grand mot) et là, c’est directement compliqué (et ça le restera, jusqu’à la fin). Le ventre fait des siennes, la respiration ne suit pas le mouvement et j’ai l’impression de manquer d’air dès que le coeur « démarre ». En descente, c’est pas vraiment mieux et les jambes ont bien bossé à vélo, c’est certain… Je parviens tout de même à alterner marche et course par petites portions, en allure très très cool. Je relativise tout de même en voyant mes collègues du jour qui n’ont pas vraiment l’air en meilleur état que moi. 😐

Seul bémol, et assez gros celui-ci, je ne suis plus du tout capable de manger 🤮 et je me doute que je le paierai largement plus tard. Bref, concentré sur l’objectif qui est de finir (la gagne n’est plus au centre du projet, le premier est certainement au fond de son jacuzzi lorsqu’il ne me reste « que » 30 kilomètres et 1500d+), je sais qu’il me faudra passer le checkpoint de Grindelwald avant 22h00 ⏰ si je veux l’autorisation de l’organisation de faire la montée finale. Pour cela, le calcul est simple, il faut faire un peu plus que marcher pendant les 35 prochains kilomètres et surtout ne pas s’arrêter.

Non sans mal, ce sera chose faite, j’ai pu passer avec environ 40 minutes d’avance à la barrière horaire. Je me souvenais également de cette montée finale de 8/9 kilomètres, et je savais donc qu’elle était raide, très raide 📈. Hé bien c’est encore bien pire que dans mes souvenirs, je suis à l’arrêt et chaque pas me coûte une énergie folle, que je n’ai pas. A ce moment là de la course, tout aliment solide n’a pu s’approcher de mon estomac depuis facilement 5 heures et l’ascension est donc très compliquée 😵‍💫. La nuit commence à tomber progressivement, la fatigue se fait vraiment sentir. J’ai mal partout et j’ai du mal à me concentrer. Je sais juste que je veux arriver en haut et que si je m’arrête sur le bord du chemin, je ne repars pas. Visiblement, je tangue pas mal et j’ai du mal à garder les yeux ouverts 😴. Je suis sauvé (une première fois) par Hugo et Sergio (un binôme portugais qui semble n’être venu que pour aider les autres, si vous lisez ceci messieurs, merci mille fois) qui me font un petit pshiiiit d’un spray en plein gosier (en me demandant au préalable si je suis sensible à l’alcool… Rassurant ! 😅) et me forcent à prendre un gros gel sucré/salé « goût » mangue (absolument dégueulasse 😂).

Mine de rien, ces adjuvants font effet puisque j’ai à nouveau les yeux ouverts 😳 et qu’avancer me paraît plus facile. Nous atteignons donc un semblant de ravitaillement géré par l’organisation où je peux m’abreuver de boisson chimique et pétillante dont Gaëlle raffole. La moitié de la montée finale est faite environ. Il fait maintenant presque nuit et j’équipe ma frontale 🔦 (puisque j’ai les yeux ouverts, autant en profiter). A peine arrivés, nous sommes repartis et je me sens bien mieux pour affronter les 4 derniers kilomètres !

Fausse joie, la sensation de force et de légèreté aura duré 500 mètres avant de n’avoir à nouveau plus aucune force 😅. J’ai l’impression que le chemin est de plus en plus raide, que la montée est interminable. Clairement, je sens que Gaëlle me pousse, voire me porte presque par moments, et surtout elle me guide car je n’arrive plus à garder les yeux ouverts tout le temps. Au bout de ce qu’il me semble être une nuit entière à marcher tel un zombie, surviennent un peu de lumière et des escaliers qui mènent à la ligne droite finale, sur laquelle je trouve tout de même la force de lever un peu les bras, pour finaliser cette rude journée de sport aux côtés de mon admirable supportrice du jour, avant de m’effondrer deux mètres plus loin et d’être au final pris en charge par l’assistance médicale à grand renfort de perfusion de glucose 💉 (faudra y songer pour les prochaines fois, aucun souci à ingérer avec ça !).

Voici donc ce que je rappelle de cette rude et longue journée. Il manque certainement des bouts, jugés moins importants par l’auteur ou tout simplement oubliés par quelques trous noirs.

J’ai terminé ce Swissman après 18 heures et 37 minutes d’effort, avec pas mal de regrets et des envies de revanche, mais aussi avec une certaine fierté d’avoir passé la ligne d’arrivée de cette édition 2023 plutôt difficile selon les mots de l’organisation (puisque seulement 70% des partants l’auront terminée contre 95% la plupart des autres années).

Petit conseil si vous souhaitez faire une épreuve du même calibre et/ou dans le même genre : aussi fort(e) que vous soyez, vous n’êtes absolument rien sans votre assistance ! 🤝


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